Sur la scène de l'institut français, pour le spectacle "Mouvements de femme". Photo: Olivier Khouadiani

J’ai démissionné.

Si si, j’ai démissionné de cet emploi qui ne me convenait plus. Et sans même avoir une autre offre.
Mais je n’ai pas démissionné dans ma vie. Je le précise parce que démissionner est souvent perçu comme abandonner, voire se résigner, alors à moins d’avoir l’intention de tendre les bras pour saisir une autre branche , démissionner revient un peu à baisser les bras.

On vit dans cette société là. Une société qui nous fait oublier qu’un travail, au delà de nous permettre de couvrir nos charges, de nous permettre d’être indépendant, doit également nous permettre de nous développer sur le plan intellectuel, pourquoi pas social et surtout nous permettre de nous épanouir sur le plan personnel et humain.
Cette société qui nous oblige à nous accrocher à un emploi où on ne sent pas vraiment bien, pour pouvoir répondre à cette question posée l'air de rien mais dont la réponse signifie apparemment tout « tu fais quoi dans la vie ? ».
Et surtout cette époque où le milieu de l’emploi est impitoyable, et dans laquelle la chose la plus difficile à justifier sur un curriculum vitae ce sont les « trous ». Ces trous, qui représentent du temps perdu en chemin, temps qui s’analyse en dépréciation du diplôme pourtant chèrement acquis, trous qui nous dévalorisent et nous défavorisent quand bien même ils se justifient.

Bref j’ai démissionné.
Et je fais ce post non pas pour m’attarder sur les circonstances, mais plutôt parce que cette décision est le fruit d'une longue réflexion et d'un long très long processus quant à ma perception de la vie.


Nous avons tous des rêves étant enfants et plus merveilleux encore sont ces rêves qui naissent et se forment une fois que l’on devient adultes et qu’on prend conscience de qui nous sommes, ce que nous voulons, qui nous souhaiterions devenir et ce que nous souhaiterions apporter au monde.

Pour ma part, j’ai compris récemment que je rêve tout simplement d’une vie extraordinaire. Pas une vie de strass et paillettes mais une vie assurément menée hors des sentiers battus. Une vie de risques, de challenges, de réalisations exceptionnelles et pourquoi pas dans laquelle j'ai un impact profond sur la société dans laquelle j'évolue.

Parce qu'en fait, j'ai compris que mon bonheur ne se mesurera qu'au baromètre de mes accomplissements et réalisations et plus encore ceux qui interviendront au prix d'un réel dépassement de soi, car voyez vous, c’est un peu compliqué de faire des choses extraordinaires quand on a peur de tout et de n’importe quoi.

Coulisses "Mouvements de femmes"- Photo: Akobs

Et j’ai toujours été une peureuse.

Timide, introvertie, apeurée par la foule, par les gens, par les jugements, les avis négatifs, les échecs éventuels.
Alors j'ai appris. J'ai appris à me connaître, à comprendre mes attentes et besoins, mes angoisses et blocages, mais également à comprendre les autres - dans la mesure du possible - à apprendre d'eux.
J'ai appris à anticiper, à me préparer avant de me lancer dans tout projet, à mettre à profit cette aptitude exceptionnelle que j'ai à cerner les aspects positifs et négatifs de chaque chose , chaque situation, chaque relation. J'apprends toujours.

Bien plus important encore j'ai appris ces trois choses d'une importance capitale.

1. Savoir précisément ce que l'on ne veut pas

En tant que personne indécise, pleine de doutes et d'hésitations, j'ai très rapidement compris que ce n'est pas un drame de ne pas savoir avec précision ce qu'on veut tant qu'on sait exactement ce qu'on ne veut pas pour soi.
Un travail dans lequel on se sent frustré, une relation dans laquelle on se sent condamné, un entourage qui ne nous correspond pas ou plus, tout facteur de négativité dans notre vie au quotidien ne nous est d'aucune utilité.
Il est très facile en réalité de déterminer ce dont il faut s'affranchir quand on est un minimum à l'écoute de nos ressentis.
Vous vous sentez inutile? manipulé?  minable? vous étouffez? vous n'avez plus de motivations, plus
d'engouement en général, vous ne vous reconnaissez plus ? vous ne vous sentez pas EN PAIX ?
C’est simple: une page doit être tournée.

Pourquoi? Parce que la vie est courte.
Oui, dans les faits, il faut tenir compte, dans la prise de décision,  de nombreux facteurs qui dans la balance de la subjectivité pèsent parfois plus lourds que leur poids réel.
Vraiment, sachons nous délester de ce qui nous retient dans une vie aux accents de médiocrité dont on n'a jamais rêvé pour nous.
A défaut d'avoir le discernement pour déterminer les situations qui ne nous conviennent en rien, on peut au moins faire le choix de refuser catégoriquement d'être malheureux car on le sait, personne ne peut choisir de nous rendre heureux à notre propre place

2. Savoir s'entourer

Qui s'assemble se ressemble, qui se ressemble s'assemble etc. Ces phrases bateau avec lesquelles on nous a trop souvent rabâché les oreilles deviennent de plus en plus vraies au fur et à mesure que les années passent.
Choisissons vraiment judicieusement de qui nous voulons nous entourer, comment pourquoi et à quel moment. il ne s’agit pas non plus de devenir de vils opportunistes ou des calculateurs.
Mais c’est plus simple que ça. Les personnes qui nous entourent stimulent notre façon de penser et d'agir, et contribuent à notre état d'esprit de façon général car l'être humain de façon générale est une éponge et nous absorbons énormément de notre environnement immédiat.
Savoir s'entourer des bonnes personnes pour nous, nous fait définitivement gagner un temps précieux.

J’ai lu il y a quelques années un post sur les différents types d’amis qu'on a impérativement besoin d'avoir dans nos vies. J’ai particulièrement retenu les deux profils suivants:

- L’ami franc : celui qui nous dit les choses et les dit franchement et sans ambages. L’ami qui nous dit vraiment quand on dit et surtout quand on fait n’importe quoi, peu importe que ça nous enchante ou non, qu’on ait envie de l’entendre ou pas. On ne parle pas ici de celui qui donne son avis qu’on n’a pas demandé et en toute impolitesse et indélicatesse , mais de celui qui se préoccupe sérieusement de nos intérêts et qui ne veut pas nous voir foncer dans le mur s’il peut nous l’éviter. Chérissons ce genre d’amis .

- Le/la cheerleader: Cet ami voit en nous la perle que nous ne verrons peut être même jamais. A ses yeux nous sommes extraordinaires, géniaux, capable de l’exceptionnel. Il se réjouit toujours , nous complimente et félicite constamment, nous motive rapidement quand on commence à être négatif , il est toujours là pour nous et surtout il est RÉELLEMENT fier de nous.
Franchement soyons honnête, la puissance de la foi que cette personne place  en nous et que l’on lit dans ses propos et dans ses yeux peut ébranler n’importe quel doute.

Plus important encore est de savoir s’entourer de personnes positives, de personnes disponibles, de personnes VRAIES, de personnes professionnelles et disciplinées,  remarquables, qui de par leur acharnement leur grandeur nous poussent à nous dépasser chaque jour un peu plus, et quand on n’a pas la force, nous donnent de l’amour tout simplement.
Sachons accepter l’amour que les autres ont à nous donner, à travers conseils, critiques, soutien et encouragements,.
Entourons nous de personnes qui ont la crainte de Dieu.

3. Se lancer.

Un jour on se lève et on décide qu'il est temps de passer à l'acte et c'est tout.

C'est ainsi que je me suis levée un beau jour et que j'ai décidé de faire un blog parce que j'aimais écrire. Que j'ai fermé ensuite. Puis j'ai créé celui-ci parce que je sais que j'ai des choses utiles et nécessaires à dire et à partager et que j'aime vraiment le faire.

C'est dans ce même élan que je me suis décidée un jour à créer une marque d'accessoires, il y a de cela 8 ans. Qui est devenue ensuite une marque surtout de bijoux. Qui connait ses hauts et ses bas, suscite des doutes et questionnements, mais demeure mon bébé, mon projet le plus important.

Il y a trois ans, j'étais invitée à prendre la parole devant une assemblée de jeunes demoiselles à l'Institut National Polytechnique Houphouet Boigny pour parler de mon parcours et de ma passion pendant 30mn - une épreuve pour moi qui ait pour phobie de prendre la parole en public. Pourtant tout s'est très bien passé parce que deux semaines avant j'étais à ma séance découverte du groupe toastmasters.

Cette année 2019, en Mars , et après un bon mois de répétitions intenses je suis montée sur la très prestigieuse scène de l'institut français pour un duo dans lequel je dansais l'amour dans le spectacle "Mouvements de femme" de la très talentueuse Paule Marie Assandre, cette femme exceptionnelle (Cf photos).
Alors à ce niveau, il faut retenir trois mots: scène, danse, duo.

J'ai peur de la scène. J'adore , mais j'adore VRAIMENT danser, mais je n'ai jamais trop été convaincue par mes prouesses artistiques, et surtout j'ai toujours préféré, d'aussi loin que je me souvienne (soit les chorégraphies pour la fête de Noel à la pépinière) être quelque part au milieu du groupe, à une place où on ne me remarque pas trop.
Pourtant,  j'ai choisi de faire un duo, et j'ai choisi mon thème, celui de l'amour, qui me parle tellement.
Bien sûr cela n'aurait pas été possible sans la présence dans ma vie de cette personne formidable qu'est Paule Marie, le genre dont nous avons tous besoin dans nos vies et cette performance - ainsi que les deux autres que j'ai effectuées dans le même spectacle- reste définitivement dans le top trois des choses dont je suis le plus fière.

Et pour terminer, je suis passée à la télé. Dans un reportage diffusé sur la chaîne nationale. Dans lequel je parle. J'y parle en plus d'une chose qui me tient particulièrement à coeur et ça c'est mon exploit ultime pour ce premier semestre de l'année 2019.

Pourquoi est ce que je fais tout ce récapitulatif?
Parce que je suis fière de moi, on ne va pas se mentir. Mais surtout parce que je me souviens des appréhensions que j'avais avant de prendre chacune de ces décisions importantes pour moi et relever tous ces challenges et je me rends compte qu'au final, le fait de les avoir prises a eu un impact significatif sur mon rapport à la prise de risques.

Je vous en parle aussi, parce que je suis juriste. Mais que j'écris, je partage des posts sur la mode, la beauté, le lifestyle, je danse, je fais tourner une entreprise de création de bijoux et accessoires, tout ça à la fois, et pour l'instant, et que je fais VRAIMENT en sorte de faire chacune de ces choses très sérieusement et avec la même rigueur (tiens, ça fait au moins trois fois que je réécris cet article).

Et si je fais tout ça, c'est tout simplement parce que je PEUX le faire et que je SUIS tout ça, et bien plus encore !

Je suis certaine que vous aussi vous êtes capables de bien plus que ce que vous vous autorisez à être.
Lancez- vous!

Et voilà, j'ai démissionné, parce qu'un jour je me suis souvenue que j'avais des rêves dans la vie, et qu'il était temps que je m'en souvienne. 




N.B: Au moment où je mets en ligne cet article, j'ai trouvé un nouveau boulot tellement mieux que l'ancien, à un moment où ça me semblait tellement difficile de pouvoir trouver quelque chose. 
Ce qui me renforce dans l'idée qu'il faut savoir prendre de grandes décisions, avant de pouvoir saisir de belles opportunités.